Création et confinement

Tableau en cours de réalisation représentant des sommets enneigés

Concilier création et confinement, un équilibre à trouver

Depuis le 16 mars, la France est figée dans le confinement, est-ce une conjoncture que l’on peut concilier avec  la création ? La Team Petit Paris interroge ses adhérents pour savoir comment ces derniers se sont adaptés à cette situation exceptionnelle que nous vivons. Voici mes réponses aux trois questions posées ( par ailleurs  j’y dévoile un prochain projet ) :

  • Comment as-tu adapté ton activité de créateur au confinement ?

J’ai continué à venir tous les jours à l’atelier mais depuis le confinement j’y travaille seule alors que nous y sommes trois d’habitude. J’ai la grande chance de pouvoir continuer à avancer et à créer malgré cette situation très difficile.

Mon temps de travail personnel était rythmé par des rencontres régulières avec des ami-es artistes, pour échanger sur nos projets ou pour aller dessiner ensemble. Ces rencontres se font à présent via l’écran. Ce n’est pas parfait mais c’était très important pour moi de conserver ces rendez-vous.D’habitude, je pars souvent travailler à la montagne pendant le mois d’avril, pour m’isoler et être au cœur de la nature. Cette année forcément je suis restée à Paris. J’ai quand même lancé la réalisation d’un tableau à la gouache, un paysage de sommets enneigés, cette fois entièrement fait d’imagination puisque je ne peux m’aider d’aucune vue ou inspiration sur place. C’est ma respiration, ma bouffée d’air pur ! Ce sera le 4ème et dernier foulard de la collection Paradis Perdus, il sortira cet hiver.

  • Qu’est-ce qui te manque le plus ?

Au quotidien principalement deux choses : la vie sociale et la liberté d’aller et venir comme on veut.

Par vie sociale, j’entends de vraies rencontres en chair et en os. Bien sûr on a la vidéo et le téléphone pour rester en contact avec nos proches, mais dans ce type de contexte, on a la confirmation de ce que l’on savait déjà : rien ne remplace les échanges avec les personnes « en vrai ». Ils créent un tissu humain qui est indispensable à notre fonctionnement, sans cela la vie perd de son sel.

Question déplacement, devoir rester dans un périmètre réduit m’a ôté toute envie de faire du vélo, qui est mon moyen de déplacement urbain préféré. Vivement la réouverture des boutiques, des galeries et et des musées…

La nature, les grands espaces me manquent également.

Ne plus pouvoir décider de ses sorties ou de ses rencontres, c’est aussi perdre cette part d’incertitude et d’aventure que contient la vie. Cet imprévu parfois inconfortable mais si précieux que je chéris et qu’il me tarde de retrouver.

  • Quelle leçon penses-tu retenir de cette expérience particulière ?

A titre personnel, je ressens davantage cette expérience comme une parenthèse, une parenthèse préoccupante. D’autres expériences m’avaient déjà fait prendre conscience de la préciosité du présent et de la liberté que nous avons la chance d’avoir en France.

Je pense également aux personnes qui sont en prison, coincées dans un espace petit ou avec une grande promiscuité, avec toujours la même cour bétonnée en guise de promenade quotidienne. Eux n’ont d’autre espoir que la fin de leur peine.

De façon plus large, cette expérience nous a montré les limites de la délocalisation. J’espère que nous saurons en tirer une leçon collective en nous tournant davantage vers une consommation raisonnable et raisonnée. Soutenons nos producteurs locaux, protégeons la culture qui nous a tant tenu compagnie pendant le confinement, et consolidons notre système de santé.

Pour découvrir comment d’autres créat-trices-eurs allient création et confinement, c’est ICI.